3 novembre 2011



Malraux, 110 ans de sa naissance aujourd'hui.
J'ai tenu a vous retranscrire un court passage d'une de ses oeuvres " Les chênes qu'on abat..." , un livre que ma foi j'ai adoré, il relate toute une conversation tenue avec De Gaulle alors retiré a Colombey.

(Général De Gaulle)  L'image des valises est frappante, mais la vie ne consiste aucunement a être obsédé par ses valises, elle consiste a s'en délivrer. Enfin pas toujours. Les valises permettent de ne pas penser au reste, c'est a dire l'essentiel. Les tient-on à la main pour ce qu'on transporte ce qui permet d'oublier le voyage ? L'ambition écartée, que contiennent elles? Les hommes sont très occupés, c'est vrai, à différer de jour en jour les problèmes que la mort leur pose. Et les valises sont pleines des passions du moment.Quelques-uns y ajoutent le génie.La mort se charge de calmer le tracassin.

(A.M)    - Ou de le métamorphoser?
              - Oui, oui. Pourquoi pas?
              - Ne met pas qui veut la France dans ses valises.
              - J'ai rendu a la France ce qu'elle m'avait donné.
Neige.
             Il reprend en haussant les épaules:
            - Qu'est ce que échapper aux valises?
            - Vivre dans le présent comme vous vivez dans l'histoire?
            - L'histoire peut justifier la vie, elle ne lui ressemble pas.
            - Comme la peinture...
            - Staline m'a dit une seule chose sérieuse, et je vous l'ai citée: "A la fin, il n'y a que la mort qui gagne."
              " Pourtant il y a la contemplation"
Cette phrase il me l'a dite autrefois et je ne l'ai pas plus comprise qu'aujourd'hui. Mais sa vie est actuellement ordonnée par ses Mémoires.
             - L'écriture aussi est une puissante drogue, dis-je.Les valises sont pleines de pages blanches qui  veulent être écrites.. Quand aucune transcendance n'entre en jeu, le sentiment le plus secret et le plus poignant des hommes est souvent : Comment faire pour ne pas penser a l'essentiel?