Ferdinand Bardamu a propos de Robinson - Voyage au bout de la nuit -"Il tenait ses deux bras en plein dans la fenêtre, dans l'air frais. Il ne voyait rien évidemment mais il sentait l'air. Il les allongeait alors ses bras comme ça dans son noir tant qu'il pouvait, comme pour toucher le bout. Il voulait pas y croire. Du noir tout a lui. Je l'ai repoussé dans son lit et je lui ai raconté encore des consolations, mais il ne me croyais plus du tout. Il pleurait. Il était arrivé au bout lui aussi. On ne pouvait plus rien lui dire. Il y a un moment ou on est tout seul quand on est arrivé au bout de tout ce qui peut vous arriver. C'est le bout du monde. Le chagrin lui même, le votre, ne vous répond plus rien et il faut revenir en arrière alors, parmi les hommes, n'importe lesquels. On n'est pas difficile dans ces moments la car même pour pleurer il faut retourner la ou tout recommence, il faut revenir avec eux."